Plus tard il étudie le piano à Boston. Pendant la Seconde Guerre mondiale Frank O’Hara sert dans le Pacifique Sud et au Japon sur le destroyer USS Nicholas. Après la guerre, il étudie à Harvard, où il se spécialise dans la musique. Il commence à écrire de la poésie après avoir lu Arthur Rimbaud, Stéphane Mallarmé, Boris Pasternak et Vladimir Maïakovski. Pendant son séjour à Harvard, il rencontre John Ashbery et commence à publier ses poèmes. Il poursuit ses études à l’Université du Michigan, Ann Arbor. En 1951 Frank O’Hara s’installe à New York. Il devient employé à la réception du Musée d’Art Moderne et commence à écrire sérieusement. En 1952, paraît son premier recueil de poésie, A City in Winter. Il collabore à ArtNews où il publie des articles sur l’art. C’est alors que se constitue ce qu’on appelle l’école de New York des poètes : il côtoie John Ashbery, James Schuyler et Kenneth Koch. Frank O’Hara côtoie les peintres Larry Rivers, Jackson Pollock et Jasper Johns membres de l’école de New York des peintres. Meditations in an Emergency paraît en 1957 et Lunch Poems en 1964. Frank O’Hara a gravi les échelons du MoMA jusqu’à devenir conservateur au sein du Programme International : il a organisé de nombreuses expositions internationales et a consacré de nombreux essais aux peintres de l’après-guerre.
Chez joca seria
photo de couverture : Saul Leiter
Frank O'Hara
traduit de l'anglais (Etats-Unis)
par Olivier Brossard
et Ron Padgett
postface d'Olivier Brossard, notes d'Olivier Brossard et Ron Padgett
photo de couverture : Saul Leiter
Avertissement au lecteur : Frank O’Hara ne s’arrête pas pour méditer. Les Méditations sont prises dans l’urgence, portées par l’instant, extension d’un présent qui déroule, de vers en vers. C’est un livre jeune, non un livre de jeunesse. Jeune car vigoureux, plein de l’élan qui va donner les chefs d’œuvre comme « À l’industrie cinématographique en crise », longue liste de stars de cinéma adorées, « Méditations dans l’urgence », « Pour James Dean », « Dormir au vol » et « Maïakovski », entre autres.
L’urgence n’enlève rien aux Méditations ; au contraire, elle leur donne leur force. Et c’est une voix et une sensibilité qui émergent de ce livre, de ce remue-ménage de toiles, films, musiques et livres. Une personnalité se constitue de page en page, un « moi » qui nous parle et qui (se) tient parce qu’il va vite – immédiateté de l’urgence – et qu’au milieu de tout cela il trouve le temps, si infime soit-il, de réfléchir, de regarder son image se constituer. C’est le devenir qui importe, l’aventureuse traversée de soi à l’autre et de soi à soi qu’inaugure le premier poème « Au capitaine du port ». L’autre, c’est aussi le lecteur, invité à se chercher dans cette image qui se dessine – et parfois se défait – au fil des vers et des pages.